Les couverts végétaux
Les couverts végétaux sont souvent appelés improprement "engrais verts". Les engrais verts sont des plantes qu'on a semées et que l'on enfouit dans le sol lorsqu'elles sont en plein développement végétatif. Cela apporte de l'azote dans le sol.
Les couverts végétaux sont des plantes semées, que l'on couche sur le sol au moment de leur floraison. Lorsque la plante est au stade de floraison établie, le rapport carbone/azote de ses tissus s'inverse : grâce à la photosynthèse, les tissus de la plante se chargent progressivement en carbone. Ce que l'on recherche dans les couverts végétaux, c'est leur apport de carbone dans le sol. Les tiges carbonées des couverts vont se transformer progressivement en humus. Cette technique est aussi nommée "agriculture puits de carbone".
Les trois premières années de mise en place de ce système, les champignons s'installent dans le couvert, et se nourrissent du carbone des plantes couchées. Les champignons on un gros besoin d'azote pour digérer le carbone, ce qui peut provoquer un manque d'azote dans le sol. Pendant ces trois premières années, il peut être nécessaire d'apporter une petite fertilisation azotée. Mais au bout de trois ans, les premiers champignons meurent et restituent au sol l'azote qu'ils contiennent. Une fois que le système est mature, cette technique de culture sous couverts végétaux apporte de grandes quantités d'azote dans le sol, sans aucun ajout de fumure. Toute la vie du sol (bactéries, vers, larves, insectes, champignons, etc.), que les couverts hébergent et nourrissent, apporte cet azote par l'effet du métabolisme de ces êtres vivants. Car ils respirent de l'air, qui contient 78% d'azote. Une grande partie de cet azote est évacuée par les excréments des êtres vivants du sol ou de la litière. De plus, une fois qu'ils meurent, toutes les protéines qui les composent restituent de l'azote au sol.
En conclusion, la vie foisonnante favorisée par les couverts, une fois qu'elle s'est bien développée et que le cycle des champignons (3 ans) s'est effectué, apporte donc de grandes quantités d'azote. Inutile d'apporter du fumier ou une quelconque fertilisation, sauf les trois premières années.
Dans la rubrique Itinéraires de culture, je décris deux itinéraires de culture sous couverts végétaux, dans mon ancien jardin maraîcher professionnel. Ici, je présente cette méthode dans mon tout petit jardin de lotissement.
En octobre 2023, j'avais semé un mélange de seigle et de féverole sur un petit carré d' 1,50 x 2,50 m. J'avais laissé le reste paillé avec du BRF de tailles d'arbustes, pour pouvoir y cultiver des salades pour l'hiver, et faire des semis plus tôt au printemps.
La photo ci-dessus montre les couverts le 8 mai 2024. Les féveroles sont en fleur depuis longtemps. Le seigle fleurit (les étamines sortent des épis). Le couvert mesure plus d'1,50 m de haut. C'est lorsqu'il est en fleur qu'on le couche.
J'ai couché le couvert avec des vieilles raquettes à neige. On peut aussi le faire avec une planche (voir la toute fin de la rubrique Les archives de mon installation). Puis j'ai installé une bâche pour priver les plantes de lumière et pour que le soleil leur donne un bon coup de chaud, afin qu'elles n'aient pas envie de se redresser. J'enlèverai la bâche dans une semaine. Sur une surface plus importante, on peut installer des lais de bâche, à la jonction desquels on peut planter des tomates, courgettes, etc. Le couchage du couvert a dégagé un pied d'artichaut, qui doit être bien content de retrouver le soleil !
Une fois la bâche enlevée, j'ai ajouté quelques tontes de gazon et un peu de broyat de branches de haies.
Puis j'y ai fait quelques plantations
20 jours après la plantation : un pied de courgette et un pied de melon
Écrit par Florence Lien permanent | Commentaires (0)
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